Salon du chocolat à Paris: Award de l'espoir étranger à la libanaise Maya Kanaan
Maya Kanaan honorée au Salon du chocolat à Paris pour ses saveurs libanaises
(Par: Nour Braïdy – L’Orient-Le-Jour)
Au Salon du chocolat à Paris, l'on parlera bien sûr des dernières créations de Pierre Hermé ou du King Kong géant de Jean-Paul Hévin. L'on parlera aussi de Maya Kanaan, une Libanaise qui commence à se faire une belle place sur la planète chocolat, et se verra remettre demain au Salon l'« Award de l'espoir étranger ». Un prix décerné par le Club des croqueurs de chocolat.
La
propriétaire de l'atelier-boutique M de Noir, situé à Bayada-Qornet Chehwan,
est presque déjà une habituée du Salon du chocolat qui, cette année, fête ses
20 ans à l'Espace Eiffel Branly. En 2012, Maya Kanaan, 41 ans, est invitée à y
exposer en tant que « jeune espoir » du chocolat. En 2013, elle y
retourne « en tant qu'exposante, comme tout le monde et aux côtés des plus
grands ». Cette année-là, elle présente un travail mettant en avant des
saveurs très libanaises : chocolat au mastic, à la marjolaine, au loukoum,
à la rose et à la menthe fraîche. Et aussi des truffes à l'arak, qui « se
sont envolées en quelques heures ».
« Il est très important pour moi de faire connaître le Liban et de le
promouvoir même si c'est de façon simple et à petite échelle »,
explique-t-elle à L'Orient-Le Jour. « Lorsque le Club des croqueurs de
chocolat, une référence en la matière, m'a annoncé que j'allais recevoir
l'Award de l'espoir étranger, j'ai été très surprise mais aussi très fière,
confie la jeune femme. Je pourrai dire : "Voilà, je viens du Liban
!". »
Si la jeune femme a eu, tôt, un penchant marqué pour le chocolat, c'est dans un
domaine très différent qu'elle a commencé par faire carrière. « J'ai fait
un MBA aux États-Unis, puis j'ai donné des cours de marketing à la Lebanese
American University pendant 11 ans. Un jour, je me suis dit qu'il n'est jamais
trop tard pour faire ce que l'on aime vraiment », explique-t-elle. Elle
prend des cours dans les écoles du Ritz Escoffier à Paris et de Valrhona à
Tain-l'Hermitage, un petit village près de Lyon. D'où son nom, M de noir, M
pour Maya et noir en raison du 100 % Valrhona noir qui est à la base de
ses créations.
M de Noir
naît en 2011, avec une ambition : faire découvrir « le vrai
chocolat ». Du chocolat sans produits artificiels, à base d'une ganache
faite maison. « Je suis très méticuleuse », souligne Maya Kanaan.
La boutique de M de noir n'est pas comme les autres, insiste-t-elle,
« c'est un atelier-boutique, un concept nouveau au Liban ». Dans la
boutique, les clients peuvent voir Maya Kanaan et ses trois assistants
travailler. « Tout est très artisanal, il n'y a pas de machines, tout est
fait à la main », souligne-t-elle.
Sur les présentoirs, l'on trouve les traditionnelles truffes à Noël, ainsi que
des saveurs originales : chocolats à base de sel noir ou de baies roses.
L'on trouve aussi « des marrons vraiment glacés de façon artisanale et non
au sirop » et, depuis 2012, des glaces, un domaine dans lequel elle s'est
lancée après avoir suivi une formation en Italie.
Du 6 au 8 novembre, Maya Kanaan exposera sa production au Salon du chocolat à
Beyrouth, au Biel. « Je suis très excitée, j'espère que les Libanais vont
découvrir le monde du chocolat. Ma grande satisfaction est que les gens goûtent
le vrai chocolat. » Le Salon sera aussi l'occasion de faire connaître au
grand public sa boutique située hors de la capitale.
Depuis deux ans déjà, la chocolatière pense à l'ouverture d'une antenne à
Beyrouth. « La situation actuelle n'est pas très encourageante, mais je
garde espoir. Mon rêve est d'avoir une boutique à Beyrouth et une dans le sud
de la France », dit-elle. Aujourd'hui se profile en outre la possibilité
que son chocolat soit distribué à Paris. Une perspective qui réjouit Maya
Kanaan au plus haut point. « Vous vous rendez compte, un chocolat libanais
qui se vendrait à Paris»!