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Le grand prix Jean-Giono 2015 décerné à l’écrivain libanais Charif Majdalani

Le prix Jean-Giono lance la saison des grandes récompenses littéraires. Son jury vient d'annoncer qu'il a décerné ce prestigieux laurier à l'écrivain Charif Majdalani, auteur libanais de langue française, né en 1960. Il enseigne les lettres françaises à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Le roman couronné est coiffé d'un joli titre: Villa des femmes, aux éditions du Seuil. Il narre l'histoire de Skandar Hayek, un homme d'affaires prospère et respecté, qui se croit éternel. Le récit se déroule au milieu des années 1960. L'intrigue démarre par la faillite de l'usine de tissus de Skandar Hayek. La querelle de succession s'ouvre alors, car le patriarche n'avait pas choisi son héritier entre ses deux fils, Noula, sûr de lui et arrogant, et Hareth, un aventurier érudit.

«Je me suis tenu là tout le temps nécessaire, gardien de la grandeur des Hayek, témoin involontaire de leurs déchirements et de leur ruine, assis en haut du perron de la villa, dans le carré de soleil, en face de l'allée qui menait au portail.» «C'est par cette phrase ample, un peu emphatique et pleine de mystère que s'ouvre le roman de Charif Majdalani», écrit Étienne de Montety dans sa chronique hebdomadaire duFigaro littéraire qui paraît le 15 octobre.

«Elle nous indique assez bien que l'incipit provocant, le racolage d'emblée ne sont pas le genre de l'auteur. L'intention de l'auteur est plus noble: nous faire entrer dans une histoire pleine de fureur mais aussi de richesse et d'enseignement. Et ce faisant, il nous administre un philtre puissant, qu'il faut bien nommer l'enchantement. La littérature n'a pas d'autre ambition, tout le reste appartient au spectacle, dont notre époque est friande», ajoute-t-il. Cette saga qui conte la déchéance des Hayek se confond avec celle du Liban.

Le jury du prix Jean-Giono a également été enchanté par le style de Madlalani. Jury présidé par Pierre Bergé, et composé de Sylvie Giono-Durbet (la fille de Jean Giono), Paule Constant de l'Académie Goncourt, Tahar Ben Jelloun de l'Académie Goncourt, Franz-Olivier Giesbert du jury Renaudot, Gilles Lapouge, Erik Orsenna de l'Académie française, Pierre Pain, Franco-Maria Ricci, Yves Simon, Frédéric Vitoux de l'Académie française.

*Source: Le Figaro